La Cathédrale
EAN13
9782213657813
Éditeur
Fayard
Date de publication
Langue
français
Fiches UNIMARC
S'identifier

La Cathédrale

Fayard

Indisponible

Autre version disponible

Notre imaginaire de la ville occidentale doit beaucoup à la présence des
cathédrales qui l'ont, pendant des siècles, dominée de leur masse, lui ont
donné sens et signification. Presque toutes pourtant ont aujourd'hui perdu
l'essentiel de leurs entours, et le romantisme, s'il a eu le mérite d'attirer
notre attention sur elles, nous en a légué une vision partielle quand elle
n'est pas fausse.

Seule l'enquête approfondie d'un historien _ portant son regard sur la France,
mais aussi sur l'Angleterre, l'Allemagne, l'Italie, l'Espagne, voire la
Bohème; élargissant les préoccupations de l'histoire de l'art; prenant en
compte les conclusions de fouilles récentes, réexaminant les états successifs
de l'aménagement urbain; proposant une nouvelle lecture des documents écrits
(chroniques, chartes, comptes, etc.) _ permet de saisir les métamorphoses d'un
type d'édifice qui a plus changé qu'aucun autre entre l'Antiquité tardive et
la Renaissance.

L'église de l'évêque s'est d'abord insérée dans la cité antique bientôt vidée
de ses hommes, se contentant de dimensions et d'installations modestes (hormis
le baptistère). Touchée ensuite par les réformes tant liturgiques
qu'administratives des Carolingiens, elle connaît dès les Xe-XIe siècles et
surtout le XIIIe des bouleversements considérables. La ville médiévale
acquiert un poids politique et économique, se repeuple, peu après éclate et
sort de l'enceinte gallo-romaine; elle contraint l'évêque et son chapitre,
parfois les pouvoirs civils, à voir toujours plus grand, à imaginer des
financements toujours plus compliqués, à trouver toujours plus de pierre, à
revoir l'implantation, à modifier l'accès et la circulation des fidèles, à
réformer l'organisation interne, à multiplier les bâtiments annexes. Elle
constitue à la fin du Moyen Age une ville dans la ville, une " cité sainte "
entièrement tournée vers Dieu; à son tour, elle influe sur l'urbanisme.
Requérant l'exploit technique, une telle révolution s'amplifie grâce à lui:
c'est la course au gigantisme.

L'histoire de la cathédrale est donc celle d'une constante et subtile
dialectique entre les grands tournants de l'histoire ecclésiastique _
spirituelle aussi _ et les étapes de la croissance urbaine. Sans omettre, bien
entendu, la volonté de puissance des hommes et le génie de certains
architectes.

Chartiste, Alain Erlande-Brandenburg, directeur d'études à l'Ecole pratique
des hautes études (IVe section), est conservateur en chef du musée de Cluny.
Inspecteur général des musées, il a également été adjoint au directeur des
musées de France. Il a publié en 1984 L'art gothique (éd. Mazenod) et en 1987
La conquête de l'Europe 1260-1380 (coll. " L'Univers des Formes "), etc.
S'identifier pour envoyer des commentaires.