Après le cynique « Mamie Luger » ou encore le dynamique « Cabossé », Benoît Philippon revient avec un nouveau roman fantasque : « Papi Mariole » !

On retrouve avec grand plaisir la verve humoristique de l'auteur, dans une enquête sur fond de vengeance féministe.

C'est profondément humain, très cinématographique et ça vanne à toutes les pages !

Victoire a 17 ans. Mal dans sa peau elle fuit les cours, se cache derrière les filtres des réseaux sociaux, s'éloigne de ses amies.

Quand ses parents s'aperçoivent de son mal étre il lui propose une chose étonnante : faire les vendanges !

Pas du tout convaincue Victoire y va à reculons... Le soleil brûlant, les insectes agressifs et les courbatures atroces, très peu pour elle.

Pourtant, au fil des rencontres et des moments partagés elle va s'ouvrir, faire la connaissance d'un groupe de jeunes, fêtards invétérés, puis de Gaëtan, garçon taciturne et solitaire.

C'est un roman sur l'adolescence, l'amour, de soi et des autres, c'est un roman sur la vie, la vraie.

Une plume drôle, tendre parfois grinçante pour aborder avec justesse et intelligence des sujets importants.

Entre récit de vie et enquête sociale, Lou Lubie aborde avec esprit l'acceptation de soi, la transmission intergénérationnelle, l'inclusion et le poids des origines à travers le parcours de Rose, prête à tout pour que ses cheveux se conforment aux diktats du monde social auquel elle rêve d'appartenir.

Une quête d'identité qui se confronte aux discriminations ordinaires, aux traumatismes intimes et universels, aux clivages sociaux, aux origines...

Passionnante, drôle, intelligente, cette BD oscille sans difficulté entre moments de vie et passages très documentés avec une pertinence indiscutable.

Un excellent moment de lecture !

Quand on a 9 ans, à Thetford Mines, l'enfance a le goût des gommes à la cerise, des BDs de Tintin, des pneus qui roulent le long des dompes, des cabanes dans les bois.

Thetford Mines c'est aussi l'industrie de l'amiante, l'air lourd et poisseux, la chaleur aussi assommante que l'ennui.

Steve oscille entre une mère engloutie sous le poids de son destin et un père violent. L'arrivée dans sa vie du petit Poulin est comme un mirage. Une lumière vacillante. Une amitié évidente, brutale, profonde, magique, qui sert les entrailles.

Mais après le petit Poulin, qu'y a-t-il?

Une très belle littérature québécoise, à la langue subtile, qui dit tout avec beaucoup de simplicité et de justesse, pour écrire l'enfance, la fragilité, la tragédie.

✴ Cette lecture nous plonge en Corée à la fin des années 1920. Alors que le pays est sous le règne japonais depuis des années, les cultures et les mœurs se heurtent entre elles : la culture occidentale – qui s'immisce peu à peu dans le pays –, la culture japonaise et la culture coréenne.

C'est l'histoire de deux lycéens qui nous est contée. D'un côté, Jun Seomoon, issu d'une noblesse qui a été effacée par les profonds changements des dernières années ; et de l'autre, Arisa Jo, née roturière, mais dont la famille a su tirer profit de ces bouleversements pour gravir les échelons et se retrouver en haut de l'échelle sociale.

À travers ces deux jeunes gens, ce sont deux mondes qui se bousculent : celui d'une Corée traditionnelle, qui prône d'anciennes valeurs sur la famille, l'éducation et la place de la femme et qui craint l'avenir ; et celui d'une Corée tournée vers l'Occident, avec une émancipation des femmes et une ouverture d'esprit face à ces transformations.

✴ Je n'ai pas été emportée par le graphisme, mais j'ai trouvé le propos et les sujets évoqués intéressants. L'histoire de la Corée m'est étrangère et je suis ravie d'avoir pu en apprendre davantage de ce côté-là, ainsi que sur leurs coutumes, leur mode et gastronomie. Les notes apportées par l'autrice – intercalés entre les chapitres comme des petits entractes – sont riches et permettent d'appréhender encore mieux ce qui se déroule dans le récit.

La force de cette histoire se trouve dans les détails apportés aux petites choses, qui, pour nous, semblent insignifiantes (comme l'épaisseur des sourcils !), mais qui sont les témoins silencieux de mutations au sein d'une société qui, peu à peu, évolue.