- EAN13
- 9782081430112
- Éditeur
- Flammarion
- Date de publication
- 30/01/2019
- Langue
- français
- Langue d'origine
- français
- Fiches UNIMARC
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Autre version disponible
-
Papier - Climats 21,00
Sexe contre ressources : et si cet échange sulfureux, stigmatisé comme le
monopole des filles de joie et autres sugar babies, constituait en réalité le
ressort de toutes les relations sentimentales ? Tel est le sens de l’échange
économico-sexuel, théorie selon laquelle, de la simple « passe » au mariage
bourgeois, il n’y a de différence que d’amplitude, et non de nature. Le monde
des sentiments est aujourd’hui un marché, entretenu par un modèle culturel
dominant ayant capitalisé sur une nature humaine d’homo comptabilis qui n’a
jamais cessé de s’exploiter elle-même. Internet a achevé ce travail de
marchandisation en nous transformant tous en acteurs d’un mercato permanent,
au sein duquel chacun évolue comme client et marchandise. Monnaie d’échange et
intimité sont substantiellement liés, mais nous sommes perpétuellement invités
à faire comme si ce n’était pas le cas. Dès lors, notre époque se caractérise
par un gigantesque refoulement de la nature comptable de l’être humain et de
la nature vénale de l’amour. Ce qui nécessite un double mouvement en apparence
contradictoire : la mise au ban de la putain comme rappel de cette
insupportable vénalité, et l’investissement dans l’amour comme religion
ultime.
monopole des filles de joie et autres sugar babies, constituait en réalité le
ressort de toutes les relations sentimentales ? Tel est le sens de l’échange
économico-sexuel, théorie selon laquelle, de la simple « passe » au mariage
bourgeois, il n’y a de différence que d’amplitude, et non de nature. Le monde
des sentiments est aujourd’hui un marché, entretenu par un modèle culturel
dominant ayant capitalisé sur une nature humaine d’homo comptabilis qui n’a
jamais cessé de s’exploiter elle-même. Internet a achevé ce travail de
marchandisation en nous transformant tous en acteurs d’un mercato permanent,
au sein duquel chacun évolue comme client et marchandise. Monnaie d’échange et
intimité sont substantiellement liés, mais nous sommes perpétuellement invités
à faire comme si ce n’était pas le cas. Dès lors, notre époque se caractérise
par un gigantesque refoulement de la nature comptable de l’être humain et de
la nature vénale de l’amour. Ce qui nécessite un double mouvement en apparence
contradictoire : la mise au ban de la putain comme rappel de cette
insupportable vénalité, et l’investissement dans l’amour comme religion
ultime.
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