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    5 février 2016

    Une femme et ses deux enfants dans un train qui rejoint Munich. Le petit garçon, malade, s'éteint pendant son sommeil. La Mort vient chercher son âme. Et là, quelqu'un attire son attention. Dans l'hiver bavarois, blanc et glacial, Liesel Meminger et sa mère mettent l'enfant en terre, sous une épaisse couche de neige. La Mort s'attarde pour observer la fillette qui, subrepticement, s'empare du livre que l'apprenti fossoyeur vient de faire tomber, devenant ''la voleuse de livres''. Un premier vol qui ne sera pas le dernier. Liesel se rend à Molching, rue Himmel, chez les Hubermann qui vont devenir ses parents nourriciers, sa mère ne pouvant plus s'occuper d'elle correctement. Le contact est difficile. Liesel pleure les siens mais Hans et Rosa Hubermann sauront l'apprivoiser. Pourtant la Mort n'en a pas fini avec Liesel. L'Allemagne nazie fait travailler sans relâche celle qui a charge d'âmes. Les camps, la guerre, les bombardements... La Mort a fort à faire même si elle trouve parfois le temps de s'attarder près de la petite fille qui grandit dans l'amour des livres, l'amour des Hubermann, l'amour de son voisin, le pétillant Rudy Steiner.

    La Mort, le nazisme, la guerre, les jeunesses hitlériennes... rien de bien réjouissant et pourtant, La voleuse de livres est un livre aussi merveilleux que lumineux. On ne peut échapper au coup de cœur et de foudre pour les personnages mis en scène par Markus Zusak. Liesel, d'abord. Une enfant qui malgré son jeune âge a déjà connu bien des misères mais qui puise force et espoir dans les bras de son père adoptif, les parties de football dans la rue, son amitié avec Rudy et bien sûr les livres, ceux que lui offre Hans malgré le manque d'argent et ceux qu'elle vole chez la femme du maire, une femme ravagée par la mort de son fils mais qui entretient une immense bibliothèque. Hans ensuite. Un homme profondément bon qui sait tenir ses promesses, même au péril de sa vie. Un anti-nazi discret incapable d'adhérer au parti, sans mots devant son fils qui en a adopté tous les principes. Et puis sa femme, Rosa Hubermann qui ressemble à une petite armoire, qui a toujours un mot d'insulte à la bouche mais surtout qui a un cœur énorme. Dans cette petite armoire se cache un trésor de femme. Et n'oublions pas Rudy Steiner aux cheveux couleur citron. Un aryen qui voudrait être noir comme Jesse Owens son idole ; sportif accompli blanc, bleu, blond, objet de convoitise pour les nazis. Avec lui, Liesel fait les quatre cents coups, du vol de pommes dans les vergers au vol de livres chez le maire. Puis il y a aussi Max Vandenburg, le juif condamné par le régime à se cacher, à vivre dans un sous-sol comme un sous-homme... Et bien sûr, il y a la Mort, narratrice sensible et humaine de cette histoire si particulière. La Mort ne tue pas, ce sont les hommes, les guerres. Hantée par les humains, elle prend soin de leurs âmes avec toute la douceur et la compassion qu'elles méritent. Une belle personne, au final, même si on espère la rencontrer le plus tard possible...
    Un livre éblouissant, magique, qui a sait mêler les horreurs de la guerre à l'insouciance de l'enfance. Un livre pour rire et pleurer, pour aimer, pour s'évader. Un livre qu'on ne voudrait jamais refermer.


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    5 novembre 2010

    Dire que j’ai adoré ce livre serait mentir. Oui, j’ai été touchée par l’histoire de Liesel, cette fillette attachante qui va trouver dans les livres un réconfort. Mais bien plus que Liesel, j’ai aimé la narratrice, la Mort. A travers elle, c’est l’Histoire et la stupidité des Hommes qui est décrite. Elle en devient humaine et presque compatissante. Elle s’adresse au lecteur, mettant le doigt là où ça fait mal : les milliers de mort, les chambres à gaz. Pour en revenir à l’histoire, Rosa est dure, sévère, elle jure souvent et n’hésite pas à utiliser sa cuillère en bois pour taper Liesel. Hans est très proche de Liesel, c’est lui qui lui apprend à lire, il est présent chaque nuit quand elle fait des cauchemars. Sous ses apparences calmes, il s’agit d’un homme qui voit d’un mauvais œil la popularité d’Hitler. Liesel grandit en même temps que la guerre éclate et perdure.

    Des temps durs en Allemagne où tous les efforts doivent être pour le Führer. La nourriture manque, Liesel et Rudy volent, chapardent pour se remplir de temps en temps l’estomac. Liesel aimant les livres ne pourra pas s’empêcher d’en voler d’autres. Hans mettra sa vie en danger et celle de sa famille en hébergeant un Juif. Et Rosa n’ira pas contre les agissements de son mari. Tout le livre est ponctué de mots d’allemand surtout dans les conversations mais ça ne m’a pas gênée. Mon amour pour la langue allemande (bêtement abandonnée au lycée) y est peut-être pour quelque chose… Bien que le sujet soit grave, il y a des étincelles de joie et de l’espoir à travers le personnage de Liesel.
    L’auteure glisse des jeux de mots en rapport avec l’Histoire : Il se tourna vers le Führer et ne s’adressa plus qu’ à lui. (..)"Dans ce cas, je suis tout prêt à fermer les yeux sur les méthodes peu orthodoxes que vous pourriez utiliser pour envoyer au tapis cette engeance juive." Il hocha la tête très courtois. "Est ce clair ?". Le Führer prononça alors ses premiers mots. "Comme du cristal ".

    Mais, il s'agit d'un livre destiné à un public plus jeune. Et je l’ai ressenti tout au long de ma lecture...


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    21 février 2009

    Un livre magnifique , et d'autant plus intéressant car le narrateur n'est autre que la mort.
    J'aime, et je vous recommande :)!