EAN13
9782493152077
ISBN
978-2-493-15207-7
Éditeur
REVELATOER
Date de publication
Nombre de pages
160
Dimensions
27 x 22 cm
Poids
801 g
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Je vous regarde disparaître

Revelatoer

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Je vous regarde disparaître est le sujet documentaire « le plus important de ma vie » selon Yann
Castanier. « J’ai passé 15 auprès de mes grands-parents à les photographier en train de disparaître :
d’abord mon grand-père, atteint de la maladie d’Alzheimer, ensuite ma grand-mère, qui s’était
occupée de lui, atteinte d’une démence fronto-temporale. »
Cette histoire particulière a un écho en chacune de nos familles. Nous avons tous une personne
touchée par une maladie neurodégénérative. Il ne s’agit plus de sensibiliser. Il s’agit de relater
comment nous vivons ces moments de nos existences, comment nous réagissons à côté de la maladie
et de la mort, ce qui se passe en nous et entre nous, ce qui nous permet de nous retrouver.
Bien qu’une petite part de ce travail ait déjà été publiée dans Polka Magazine et Libération, les
éditions Revelatœr sont persuadées que raconter l’intégralité de cette histoire apporte une valeur
universelle.
Cinq procédés photographiques, tous argentiques, se suivent pour rendre compte de l’évolution de
leurs maladies. La matière se dégrade comme leurs cerveaux dysfonctionnent. Les images deviennent
moins lisibles comme leurs perceptions de la réalité s’altèrent. L’émotion de leur disparition et le
processus neurologique en cours sont transmis dans un même geste.
En premier lieu, le grand-père de l’auteur est pris en photo dans un noir et blanc charbonneux. Il est
en EHPAD et bloqué dans le passé. Sa grand-mère essaie de le retenir de la chute dans des abymes
de noirs profonds.
Dans le même temps, Yann Castanier photographie sa grand-mère chez elle, seule, et les traces de
son grand-père dans leur maison avec des pellicules couleurs non-altérées. La colorimétrie est
franche et fidèle. « Ma grand-mère est dans la réalité. »
Son grand-père décède en 2010. Fin du noir et blanc. « Fin des photos de mamie chez elle. »
Mais en 2015, sa grand-mère est diagnostiquée avec une démence fronto-temporale. Yann Castanier
choisit d’utiliser des pellicules couleurs périmées comme troisième procédé. Il y a une continuité avec
la couleur mais des nuances baveuses traduisent l’altération de sa perception de la réalité.
Quelques années plus tard, elle subit un AVC. Les mots sont plus confus, souvent insensés. « Je
provoque des entrées de lumière dans mon boîtier, je voile les pellicules. Dans un brouillard, elle
devient de plus en plus inaccessible. »
Puis, la maladie prend le dessus. Les neurones s’imposent. Le photographe jette des produits
chimiques sur des tirages de ses photos. Sa représentation et son être sont absorbés par la matière
neuronale.
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